Echos d’en haut

Images radar en toutes lettres

« Suspendue entre la Terre et l’espace, dans cette station orbitale, je ne me sens pas seule : j’ai emporté une part de toi, petite sœur. Tes carnets. Douze fragments de ton esprit, de ta quête d’images et de sens. À travers eux, je redécouvre un monde que je croyais connaître. Chaque jour, j’ouvre un carnet et te vois vivre à travers tes mots. Tu y parles des ondes radar et des pixels, des secrets qu’ils recèlent, mais aussi de tes doutes et combats dans un univers scientifique fascinant et exigeant. Pour te répondre, je t’envoie des images de l’espace. Pas seulement des mots, mais des échos visuels à tes ondes. Peut-être qu’au bout de cette correspondance, je saurai te dire ce que je n’ai jamais pu : que ta quête d’invisible est aussi vaste et belle que l’univers qui m’entoure. »
Ce livre, mêlant exploration spatiale et réflexion intime, est une invitation à découvrir la recherche sous un jour sensible et émerveillé.

DÉTAILS TECHNIQUES

Auteur(s) : Elise Colin
Catégorie(s) :
Nombre de pages : 212
Format : 130 x 190 mm
Date de parution : 31 mars 2025
ISBN : 978 2 9593522 7 0
Prix : 25,00 

Extrait

Correspondance de bord – 15 novembre 2024, 08:30 UTC
Humeur : entre excitation et appréhension.

Le bourdonnement constant des ventilateurs et des pompes anéantit le silence. J’ai appris malgré tout à maintenir ma concentration. Chaque jour semble le miroir du précédent, mais chaque petit bruit, chaque changement de routine pourrait signifier beaucoup plus que d’habitude. Aujourd’hui, j’ai vérifié les systèmes de recyclage de l’air, m’assurant que le petit coin de verdure que nous cultivons ici reste viable. C’est étrange de voir comment ces quelques plantes peuvent être si vitales pour notre sentiment de normalité. Au-delà du bénéfice psychologique qu’elles m’apportent, elles serviront aussi mes études sur la circulation de la sève en apesanteur.
On sait toi et moi que ce n’est pas mon objectif premier, mais également que tout est lié. Je trouve une joie intacte, dans la contemplation du vert tendre des pousses, et je souris à l’idée que finalement, je ne suis jamais éloignée de toi.
J’ai emporté tes carnets de notes, comme tu les appelles, car retrouver tes mots sur les petites joies de la vie m’aident à me sentir moins loin, de toi et de papa. Et quelque part, t’écrire à mon tour, quotidiennement, m’aidera je le sais, non seulement à me sentir moins seule, à retrouver les sensations de ma vie d’avant, et à partager les émotions liées à cette nouvelle expérience. Alors je commence aujourd’hui.
S’installer devant un ordinateur ici n’est pas aussi trivial qu’il y paraît. J’ai pris quelques minutes pour fixer correctement mon poste de travail, et tout en tapant ce journal, je dois me concentrer pour éviter les fautes de frappes. Je t’entends déjà rire ! Mais ne te moque pas trop vite. Crois-moi, le clavier est plus petit que ceux auxquels tu as été habituée.
J’ai aussi prévu de passer un bon moment à trier les images radar, entre celles que nous allons recueillir pendant ces six mois, en combinaison avec les images d’archives de l’Agence Spatiale. Évidemment, je n’oublierai pas de mettre de côté les meilleures pour toi – je sais combien tu aimes ces images depuis ta thèse ! Il semble que ta passion pour les ondes soit aussi profonde que la bande de fréquence qu’elles explorent.
Je vais d’ailleurs de ce pas lire tes anciens écrits, qui expliquent cette passion. Je t’embrasse, petite sœur. Il me faut continuer à apprendre.

« Suspendue entre la Terre et l’espace, dans cette station orbitale, je ne me sens pas seule : j’ai emporté une part de toi, petite sœur. Tes carnets. Douze fragments de ton esprit, de ta quête d’images et de sens. À travers eux, je redécouvre un monde que je croyais connaître. Chaque jour, j’ouvre un carnet et te vois vivre à travers tes mots. Tu y parles des ondes radar et des pixels, des secrets qu’ils recèlent, mais aussi de tes doutes et combats dans un univers scientifique fascinant et exigeant. Pour te répondre, je t’envoie des images de l’espace. Pas seulement des mots, mais des échos visuels à tes ondes. Peut-être qu’au bout de cette correspondance, je saurai te dire ce que je n’ai jamais pu : que ta quête d’invisible est aussi vaste et belle que l’univers qui m’entoure. »
Ce livre, mêlant exploration spatiale et réflexion intime, est une invitation à découvrir la recherche sous un jour sensible et émerveillé.

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