Nous y étions

Polyphonie pour un premier anniversaire

Sérendip’éditions a posé ses livres dans l’atelier parisien de l’artiste Florence Marie un soir de juin pour fêter son premier  anniversaire. Bribes d’un « moment étonnant et singulier » par Catherine Véglio, l’une des premiers auteurs à avoir rejoint l’aventure. 

Je ne l’avais pas revue depuis… très longtemps. Je savais sa passion pour la vie des idées, la circulation entre les langues, la curiosité nichée au coin de chaque page que l’on tourne. Elle est venue, et tant d’autres aussi, issus d’horizons différents et réunis un soir de juin à l’Atelier Saint-Sabin, un lieu créé à Paris par l’artiste plasticienne Florence Marie.

Dans les silences habités de ses toiles, de ses fresques, de ses bois et de ses encres, assis dans ce qui fut une cave voûtée devenue une scène pour qui le veut, avec un hérisson à bouteilles comme lustre magnifique, tous sont là. Installés sur des bancs les uns à côté des autres, sans liens apparents, avec pour seul motif de ralliement ces quelques mots d’invitation : « Elles et ils créent un habitat pour les temps présents, traitent leur correspondance entre Terre et espace, décryptent l’approche culturelle de la géographie, sillonnent les villes rêvées de l’apocalypse, font des histoires pour dire des contes, écrivent des récits d’anticipation (…) Venez les retrouver à livres ouverts pour fêter l’An Un de… Sérendip’éditions ! ».

Et chacun de s’étonner, devant ces minis colonnes d’ouvrages, du nombre de titres parus en si peu de temps, de chercher ce qui les relie. Ah, la ligne… Serait-elle bifurcations nées « de rencontres fortuites qui à bien y réfléchir, ne le sont pas autant que cela ». C’est fait, j’ai cité celui qui orchestre l’aventure déroulée au fil de ces textes, sous les auspices de la fée Sérendipité. Sylvain Allemand raconte ce soir là le cheminement qui l’a conduit à devenir « un micro-éditeur » . Avouons-le, l’An Un a commencé bien avant le printemps 2024, plantant ses premières racines au Centre culturel international de Cerisy-la-Salle pour « scruter le monde ».

Car il s’agissait bien de prendre le temps de l’attention, de l’observation, de l’écoute pour faire émerger ces îlots de connaissances, d’imaginaires et d’invisibles révélés. Quand on les regarde ce soir-là, disposés au centre de la grande table, on devine qu’ils forment un archipel, un paysage qui invite à se promener de l’un à l’autre, mêlant des voix différentes prêtes à faire polyphonie.

Un premier anniversaire valait bien que nous tentions l’exercice d’une première composition. C’est ainsi que Lionel Debs, co-auteur avec Caroline Ziajka du livre de conversations « Des architectes pleins d’égards », a lu un passage d’une « non-fiction de création »[1], « Echos d’en haut » d’Elise Colin, laquelle a dit un extrait du roman d’anticipation « Des vies sans refuge » de l’auteure de ces lignes qui, elle, a dévoilé un fragment des  conversations entre les deux architectes et Sylvain Allemand.

« Où commencent nos actes ? » interroge Florence Marie qui ouvre sa porte, ici et là-bas, dans sa maison d’artiste de La Forge à Honfleur, à ceux qui sont de passage, ceux qui rêvent, ceux qui créent. Cette soirée nous le confirme : nos actes commencent dans l’accueil de l’Autre et la rencontre, dans les liens que nous recréons et que nous suscitons.

Elle est venue et nous écrit le jour d’après, « C’était un moment étonnant et singulier, humain et bienfaisant, savamment pensé et sincèrement original et chaleureux, à votre image. ». Merci Karine, et à travers toi, à toutes celles et ceux qui ont partagé ce moment. Merci aussi à tous les curieux qui nous reconnaîtront et iront chez leur libraire préféré commander les livres de Sérendip’éditions.

Catherine Véglio


[1]     Selon les termes du géographe Michel Lussault, auteur de la postface.

0
    0
    Votre panier
    Votre panier est videRetour à la boutique
    Retour en haut