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Vers une économie de l’alliance

Pour déjouer les dérèglements du monde

Par Philippe Lukacs

Érès, 2024, 168 pages.

Le titre est séduisant, la préface de Gaël Giraud un gage de sérieux. Le profil de l’auteur est des plus prometteurs : il a étudié l’ethnologie et la sociologie avant de faire carrière dans l’industrie, de créer le Laboratoire du Futur qui lui a permis de travailler avec le pape du microcrédit Muhammad Yunus, le fondateur de Max Havelaar, des initiateurs de monnaies complémentaires,… Il a créé un incubateur de start-up à « potentiel mondial » et enseigne aujourd’hui le management de l’innovation. Malheureusement, un tel CV ne préserve pas du risque d’abuser du « y’a cas faut qu’on » et de lapalissades du genre : le monde a changé, il va mal, on ne peut plus décider comme avant… Sans être un décideur (la cible de l’auteur), on l’avait deviné. Reste cependant des intuitions à méditer : l’économie fondée sur l’échange conduit à la transformation du monde en objet, justifiant tous les excès, en plus de le réduire à des visions binaires. Au contraire, l’économie de l’alliance insiste sur la relation entre les individus, une relation dont peut émerger quelque chose de nouveau de l’ordre du commun. Une vision que l’auteur a le mérite d’étayer à travers des initiatives observées dans des contextes très divers.

Sylvain Allemand

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