Nous avons lu

No fear of the dark

Une sociologie du heavy metal

Un livre de Hartmut Rosa, La Découverte, 2024, 208 p.

Le heavy metal n’est pas votre tasse de thé ? Qu’importe, ce livre devrait quand même vous intéresser si vous suivez les travaux de son auteur autour de la résonance comme relation au monde (objet d’un de ses titres phares). Car pour lui, pas de doute : ce genre musical permet de vivre une expérience de reconnexion directe du corps et de l’esprit avec une autre dimension de l’existence. Il en parle en connaissance de cause : il est fan de heavy metal et ne s’en cache pas. Pour autant, c’est bien en sociologue qu’il aborde cet univers en assumant juste sa part de subjectivité : après un rappel de son histoire – le heavy metal naît dans les années 1960, dans des villes industrielles où il évoque le bruit des usines -, il décrit les profils de ses amateurs non sans bousculer des idées reçues (beaucoup se recrutent parmi les amateurs de musique classique, comme lui…), nous plonge dans l’ambiance de concerts… Malgré sa fin maintes fois annoncée, le heavy metal est encore vivant, un phénomène mondial. Reste ses affinités avec le populisme voire des groupuscules nazis… H. Rosa n’élude pas la question, mais pour mieux rappeler que l’écrasante majorité des groupes et des fans sont progressistes, prennent position en faveur des migrant.es et de minorités, contre les inégalités.

Sylvain Allemand

Retour en haut